Quel est votre parcours ?
J’ai d’abord fait des études de commerce puis bifurqué vers le cinéma à l’université et le théâtre en conservatoire. Ensuite, je suis passé par l’école Louis-Lumière puis j’ai travaillé pendant une dizaine d’années comme assistant réalisateur, ce qui m’a permis de connaître le monde du cinéma par le biais des plateaux. J’ai ensuite réalisé plusieurs court-métrages professionnels avec différentes productions.
Quels souvenirs gardez-vous du festival ?
Le festival m’avait gratifié d’un trophée que j’ai toujours. J’ai le souvenir d’une ambiance chaleureuse et agréable. C’est une étape réconfortante dans le parcours d’un apprenti réalisateur, alors encore étudiant, que de recevoir un prix. C’est un coup de pouce qui encourage à continuer à faire des films.
C’est quoi le court-métrage, pour vous ?
Le court-métrage est un terrain d’expérimentation, il permet aussi de tester son style visuel et raconter des histoires sur un format court, ramassé. C’est donc aussi une bonne école pour apprendre à écrire, travailler sa dramaturgie et des types de personnages, de récits. Pour un réalisateur ou une réalisatrice, le circuit du court, avec l’étape de l’écriture, du financement, puis des festivals, est aussi en miniature ce qu’il ou elle connaîtra ensuite dans le long-métrage. Il me semble que c’est formateur.
Quels conseils donneriez-vous à un·e jeune réalisateur·rice ?
Passer par une école de cinéma est une bonne idée pour se constituer un réseau, rencontrer de futurs collaborateurs et s’inscrire de manière plus prosaïque dans le cadre de l’industrie du cinéma. De plus, la plupart des élèves en école de cinéma mettent pour la première fois le pied sur un plateau dans le cadre de l’école, donc c’est aussi une manière de se confronter au réel et aux différents postes de tournage, pour connaître exactement qui fait quoi sur un tournage. Sinon, en dehors des écoles, je crois que se frotter à la réalisation peut passer par la fabrication de petits films faits maison, avec des amis, sur tout type de budget. Pour réaliser, il faut faire des films, on apprend des erreurs et des essais. Il me semble donc qu’il faut lancer son apprentissage par la pratique, comme un artisan travaille progressivement à maîtriser les outils dont il aura besoin. Je trouve aussi que passer de l’autre côté et apprendre le jeu d’acteur aide ensuite à cerner les motivations des comédiens, à développer un dialogue commun avec eux et à un peu mieux « comprendre l’âme humaine », ce qui est le plus important pour faire des films, dixit Werner Herzog.