Quel est votre parcours ?
Jusqu’au Covid, j’ai plutôt travaillé dans le théâtre après avoir étudié au Fresnoy, un établissement supérieur artistique à Tourcoing. J’ai fait plusieurs films et installations sur scène pour des opéras et des comédies musicales. Depuis le Covid, c’est beaucoup plus compliqué. J’habite aux Pays-Bas et les théâtres sont restés presque tout le temps fermés. C’était très difficile de trouver quelque chose à faire.
Donc j’ai recommencé à écrire un documentaire sur les déchets.
Le film qui était au festival était aussi un film sur les déchets, en particulier sur le recyclage. Maintenant, je fais un film sur les gros déchets, les encombrants : les armoires, les lits qui sont dans la rue. Je m’intéresse beaucoup aux économies circulaires, voir comment des gens réutilisent des objets qu’on pourrait penser inutiles. J’ai aussi fait des installations vidéo dans les musées. Et puis, je suis professeur aussi à l’université d’Uppsala, en Suède, où je donne des cours sur le cinéma environnemental.
Quels souvenirs gardez-vous du festival ?
Je n’étais pas là lors du festival en 2010 parce que j’étais en plein montage de mon film de fin d’études. J’aurais voulu être là mais je ne pouvais pas. Donc je n’ai pas beaucoup de souvenirs… mais j’ai encore le prix ! Et j’ai retrouvé le bon cadeau que je n’avais pas pu utiliser, comme j’ai déménagé en Suède après mes études. Ça me fait quand même un bon souvenir.
C’est quoi le court-métrage, pour vous ?
Le format court c’est un cadre, c’est-à-dire… Ce n’est pas une question facile ! Je suis absolument fan du format court, pas seulement dans le cinéma. Dans la littérature aussi : j’adore la poésie.
Au fond le court-métrage, ça ressemble un peu au haïku, ce poème japonais qui est en 17 syllabes, il y en a sur tous les sujets mais tu ne peux pas faire des phrases trop longues. Il faut que tu sois le plus efficace possible. Tu as une histoire qui doit être indépendante, tu ne peux pas avoir une autre histoire en parallèle. Ça donne aussi un peu de liberté sur la narration : elle peut être un peu plus poétique parce qu’on reste proche de l’histoire. Tu peux être moins claire et plus dans la poésie parce que le public va rester jusqu’au bout, comme c’est un court-métrage. Avec le long-métrage, il et nécessaire que ce soit plus strict et plus clair pour captiver l’attention du spectateur jusqu’au bout.
Quels conseils donneriez-vous à un·e jeune réalisateur·rice ?
Choisis des sujets qui sont importants pour toi parce que c’est un processus long donc il vaut mieux que le sujet te tienne à cœur. Comme ça, le film reste proche de toi aussi. Il y a quelque chose qui m’aide toujours beaucoup : travailler par étapes, en faire un petit peu chaque jour et à la fin tu auras ton film.